samedi 10 novembre 2018

Second service, vous verrez c'est plus digeste.

Il faut croire en l'Humain, même s'il tient encore bien davantage de la tumeur que de la symbiose, du pillard que du candide, du tortionnaire que de l'apprivoiseur, de Saint Augustin que de Saint François, de Caligula que d'Auguste, de Fourniret que de Jaurès, de la rumeur que de la certitude. Il faut croire en l'Humain. Si l'on pouvait mettre «la Nature» au devant d'un verbe transitif - mais que ou même qui peut-on vraiment mettre en telle présomptueuse position ?- il conviendrait d'affirmer : il faut croire en l'Humain, il est l'ultime recours devant l'ultime péril, et malgré tous les autres qu'il bricole et manipule, sale gamin inconscient et sans éducation -c'est à dire la meilleure ou la pire qui se puisse-, malgré l'avidité, les bombes, l'inconscience du danger, les meurtres, le suicide, ce nihilisme sombre qui comme la nuit nous attend au bout de nos pensées, nos élans, nos midis ; la Nature n'a que nous, condamnée à l'espoir en nous, malgré ce qu'elle en endure. Non la Nature ne s'en moquer pas ? Mais pourquoi donc ?Eh bien c'est là que lecteur je te juge : car nous en sommes. Malgré tous nos petits viols et petits coups de bottes, et ne négligeant en rien que puisse venir, ou même soit déjà advenu, celui de trop, peut-être infime ridicule dérisoire, mais qui déjà rend irrémédiable une prochaine agonie, lente ou brutale. Soit donc déjà advenu car inéluctable le feu nucléaire, l'asphyxie planétaire, le déluge ou je ne sais (oh le gros mensonge... du moins l'espère-je...) quelle autre réjouissance fatale. Et fatale à tout in fine. Nous refusons de tous nos cœurs cette éventualité. Mais lorsque l'épuisement nous y confronte et que le moyen de nous ressourcer fait cruellement défaut, alors il nous reste, en ce cas seulement et sans rien renier des principes qui nous fondent, cette folie : Si la fin et la défaite sont promises, qu'au moins elle soit belle par elle-même et sous aucun regard, pour nul spectateur. Devant le néant absolu, devant la salle vide des étoiles où jusqu'à preuve du contraire la vie et la conscience nous rendent exceptionnels - dans ce doute nous avons fait le choix de la plus grande responsabilité, sans complexe et sans humilité, à savoir que nous sommes et serons les seuls à jamais en mesure d'agir, nous donc, malhabiles petits porteurs de conscience, sommes, et resterons, devant le silence glacial du néant, devant l'oubli, des artistes rieurs. Nous sommes tous de potentiels enfants sauveurs, nous sommes tous des hommes et des femmes en devenir, nous devons tous nous convaincre en nos actes de ce seul possible et tellement fragile devenir. Chacun de nous est tous les hommes et toutes les femmes.Voilà notre grande muette. Les suicidaires sont des meurtriers. Les meurtriers sont des suicidaires. Simplement mais pour la vie ou l'éternité nous refusons l'un et l'autre. Et nous finirons par vaincre. C'est au silence glacial du néant, c'est à la solitude et l'absence de Dieu, qui de toute manière, seul ou en couple, nous désirerait athées et de là d'ailleurs son silence grandissant, qu'il faut croire. Ah comme chacun de nos gestes peut se révéler pesant, crucial, imbu. C'est là, et là seulement, que nous gardons une parcelle infime d'humilité salvatrice, qui permet le rire et brise la tétanie, le grand mal des tyrans, là que nous sommes humbles et avons foi en l'autre, présent ou à venir. Nous vaincrons.

Où est ma liste ? Ah oui, et du retard, un certain Howard Bloom.


Rappels :

"L'exténuante car intransigeante exigence de la mesure..."

"Car alors à l'homme réunie -veuillez sVp ici excuser la tentation d'un vilain trait d'union entre "ré" et "unie", vilain procédé de vilain post-soixante-huitard-, on pourra coller à la nature tous les verbes possibles, tous les adjectifs, elle aura son élan vers tous les firmaments. Et d'ici là on va bien rigoler."

"Ne pouvant sortir de la valse entre destin et libre arbitre, nous avons fait le choix de mener. Car nous savons que le destin est passé et la liberté au devant, nous savons ce qu'est une probabilité, nous savons ce que sont la probabilistique et la combinatoire, nous sentons ce qu'est un tenseur, nous savons que nous ne devons pas porter exactement, c'est à dire que nous savons également que "ne pas porter exactement" inclut "ne pas porter quasi totalement de façon différente, opposée, divergente", le même regard sur ce qui est -c'est à dire le fruit limpide ou nauséabond de ce qui a été- et ce qui sera, nous savons ce qu'est le temps, la complexité, et nous savons ce que signifie le terme Ensemble."

Etc.

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