samedi 3 novembre 2018

24/04/2017

Le train s'en va et ce sera souvent l'enfer dedans. L'enfer entre les tempes. Mais y seront les vivants qui préfèrent parfois la fièvre et le ventre vide aux miettes sans avenir. Notre goût est frugal, distingué et païen. Nous sommes de joyeux barbares et de joyeux tailleurs autant que prophètes, conquérants et fédérateurs, mahométans athées, administrateurs autant que libertaires, guides et laissant libres, amants universels, enfin : éducateurs, et nous voulons la part des maîtres, car la première force qui nous anime est désintéressée de presque tout matériel, veut le pouvoir pur et lucide, est tout en haut du cinquième étage de la pyramide de Maslow, n'aime que ce qu'il y a de premier ou si l'on doit en faire le seul secteur primaire. Nous voulons la part des maîtres car nous sommes plus pauvres qu'eux, entendons le rester, doutons et nous méfions davantage, y compris de nous-même -de là notre goût pour les contre-pouvoirs- et, ne leur en déplaise et c'est là leur lacune, sommes plus travailleurs, en nous-mêmes comme au dehors. Nous voulons la part des maîtres car nous voyons le danger, y sommes habitués, voulons la paix, savons être heureux, préférons cela au pouvoir, sommes vraiment généreux. S'il s'en trouvait qui nous puissent comprendre je dirais tout autant : "sommes plus libéraux et plus pragmatiques", mais laissons : notre sang est impur et c'est là sa valeur ; nous voulons la part des maîtres car nous sommes plus nobles.

Et nous l'aurons, furtive ou tenue à vous d'en décider.
Nous en ferons ce que nous sommes.
C'est écrit.
En nous brille l'éclat de l'enfance éduquée et canaille, sur mesure.
L'un(e) d'entre nous a balayé d'un regard clair le monceau d'immondices.
Un regard clair semblant si sombre.
Nous sommes les intouchables.

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