vendredi 24 juin 2016

Roule


Tordre la règle, c'est s'immiscer, ou sombrer, dans sa faiblesse ; la faiblesse de la règle. Tordre la règle, c'est exprimer l'exception, l'injustice ; pointer, dénoncer cette injustice ; révéler cette exception dans cette injustice ; les devenir même ; y devenir ; en fait créer la possibilité de leur devenir. Tordre la règle, c'est déjà faire la loi. Seul ou pas. Plutôt pas.

Il faut rendre à César, fût-il des plus crasseux et pouilleux, envieux et mesquins, ce qui lui appartient. C'est à dire sa juste part.

Et sur cette dernière injustice, c'est toute l'Europe qui repose. Elle a simplement le choix entre deux chutes.  Faire justice ou jouir, mais possiblement jouir jusqu'au sang thermonucléaire. Elle combine ces deux choix, mais certainement pas de la meilleure façon qui soit.

Pour le puissant, faire justice a toujours été une chute. La noblesse gagne à s'offrir. Elle est intéressée. Mais la noblesse ne se partage pas, elle se donne. Pour le puissant, faire justice a toujours été une chute. Avant qu'il ne plonge. Avant qu'il ne plonge dans l'eau fraiche ou tiède. Pourvu que cela soit sous le ciel étoilé.

Camus, je ne t'admire plus. Je t'aime comme t'aimeront peut-être, mais alors peut-être, un jour tous les algériens, toutes les algériennes.