samedi 9 mai 2015

Sophia's door... ...or chou ânerie ?



"Quand Nietzsche s'oppose à Kant à propos du génie...ou l'artiste et son génie en devenir "


" 28 Juin 2011"
 Note : Image présente sur la page citée plus haut, mais source absente, laissant penser que l'auteur(e) de l'article, en plus d'être perspicace, limpide et rigoureux, ou rigoureuse, philosophe, est également talentueux, ou talentueuse, photographe. Jaloux je suis.
"Qu’est-ce que le génie ? Un souffle divin ou tout autre élan supra-humain qui saisit l’artiste génial ? Le résultat d’un dur labeur ? Le produit-fini d’une multitude d’opérations de retouches, d’essais ? En d’autres termes, le génie est-il spontané ou bien est-il la manifestation d’une parfaite maîtrise de l’objet ? Sur ces questions, Nietzsche et Kant s’opposent. Alors que le second affirme qu’à « travers le génie la nature prescrit ses règles à l’art », le premier considère l’inverse : « Ne venez surtout pas me parler de dons naturels, de talents innés ! On peut citer dans tous les domaines de grands hommes qui étaient peu doués. Mais la grandeur leur est « venue », ils se sont faits « génies » (comme on dit) grâce à certaines qualités dont personne n’aime à trahir l’absence quand il en est conscient. Ils possédaient tous cette solide conscience artisanale qui commence par apprendre à parfaire les parties avant de se risquer à un grand travail d’ensemble ; ils prenaient leur temps parce qu’ils trouvaient plus de plaisir à la bonne facture du détail, de l’accessoire, qu’à l’effet produit par un tout éblouissant. » (Humain trop humain – Nietzsche). Ainsi, selon Nietzsche, le génie est une affaire de temps et de persévérance. En outre, le philosophe estime que le génie n’est pas spécifique à l’art. Il concerne également d’autres activités humaines, comme la science par exemple. Pour Nietzsche, c’est une excuse que de considérer ce qui est génial comme échappant à toute initiative. C’est une façon de ne pas reconnaître sa médiocrité vis-à-vis d’une production que l’on estimerait comme divine, donc ne pouvant souffrir d’aucune comparaison terrestre : « Les hommes ne parlent intentionnellement de génie que là où les effets de la grande intelligence leur sont le plus agréables et où ils ne veulent pas d’autre part éprouver d’envie. Nommer quelqu’un  « divin », c’est dire « ici nous n’avons pas à rivaliser » ». L’art ne serait donc pas la seule expression du génie. L’intuition n’est pas un domaine réservée à l’artiste. Il faut bien de l’inspiration au scientifique pour s’engager dans une démarche théorique. La science en effet n’est-elle pas la découverte de ce que l’on ne connaît pas encore ? Et s’agissant de cette capacité à explorer ce qui n’existe pas pour soi, Nietzsche écarte l’idée qu’elle soit une dynamique transcendant l’homme qui s’en trouverait ainsi dotée. Il ne croit pas en la grâce : « Les artistes ont quelques intérêts à ce que l’on croit à leurs intuitions subites, à leurs prétendues inspirations ; comme si l’idée de l’œuvre d’art, de poème, de pensée fondamentale d’une philosophe tombait du ciel comme un rayon de grâce. En vérité, l’imagination du bon artiste ou penseur ne cesse de produire du bon, du médiocre et du mauvais mais son jugement extrêmement aiguisé et exercé, rejette, choisit, combine ; on voit ainsi aujourd’hui dans les carnets de Beethoven qu’il a composé ses plus magnifiques mélodies petit à petit, les tirant pour ainsi dire d’esquisses multiples. » Nietzsche met ainsi en évidence la tendance commune à ne pas considérer le travail derrière une œuvre, mais d’envisager celle-ci uniquement dans le tout qu’elle représente une fois terminée. Le goût esthétique supporterait mal le détail. Le génie serait reconnaissable dans l’entièreté de sa réalisation, c’est-à-dire qu’est pensé comme génial ce qui est abouti, comme l’explique Nietzsche : « En outre tout ce qui est fini, parfait, excite l’étonnement, tout ce qui est en train de se faire est déprécié. Or personne ne veut voir dans l’œuvre de l’artiste comme elle s’est faite ; c’est son avantage, car partout où l’on peut assister à la formation, on est un peu refroidi. L’art achevé de l’expression écarte toute idée de devenir, il s’impose tyranniquement comme perfection actuelle. » Il y a pourtant certainement du génie dans ce qui est en cours et deviendra génial. Déconnecter le génie du devenir revient à prendre position, avec Kant, pour une source donnée, sans que l’auteur de l’œuvre n’y ait mis de soi. L’immanence défendue par Nietzsche ne peut s’accorder avec cette proposition, même s’il faut reconnaître que le génie est plus qu’une maîtrise. L’artisan en effet n’est pas un artiste. Il produit en employant la technique et en s’inscrivant dans des règles assimilées et respectées. L’artiste est certes un technicien en transformant la matière, mais cette transformation dépasse toute conformité. L’artiste crée ses propres règles, qu’il ne connaît d’ailleurs pas avant de donner le premier coup de pinceau. L’artiste se crée au fur et à mesure de l’avancement de son œuvre. Son génie s’installe progressivement. Avec Nietzsche, on comprend que l’artiste, et donc son génie, sont toujours en devenir."
J'ai, permettez encore que je juxtapose et sans transition, mais après tout je suis chez moi ici, pour ma part, commis il y a quelque temps cela :
« Nous accueillons ceux qui ont refusé l'école ou dont l'école n'a pas su prendre soin, ceux recrachés par la prison ou à la santé psychique encore abimée par la rue, l'alcool ou les produits, les trop spontanés, les trop impulsifs, les trop rêveurs, les trop maladroits, les monstrueux, les bafoués, ceux qui ont toujours étés hors limites, ceux qui dysfonctionnent, ceux qui ont des problèmes, ceux qui sont le problème, ceux qui n'y sont pas indifférents pour commencer, qui vont le chercher et qui le deviennent, s'y jettent corps et âme, ceux à qui il s'impose, les tyrannise, les paralyse, les rend fous. Ce sont eux, les foutus, les valeureux. Ils sont l'expression. Les monstres de fragilité, de trouille et de contradiction. L'élite s’oubliant, oubliée, de l'humanité. »
Et encore ceci, plus récemment, en réponse à un psychiatre, professionnel en arrangement d'équipe de travailleurs sociaux, qui se disait capable de "mettre à la torture" :
"Bonjour, et merci pour la séance à laquelle j'ai pu participer. Désolé bien sûr, nouveau venu, d'y avoir pris un peu toute la place. Merci en premier lieu pour "Torture". Il semble en effet que j'y sois assez souvent, à la torture. Tous les jours en fait, et week-end compris, mais n'est ce pas le cœur du métier ? Merci surtout car cela m'a amené in fine, souvenez-vous, à "république". C'est qu'elle est fille des rues, et peut-être des forêts, là ou la première se borne à l'usage de la rue, de la roue, et des forets. Ce qui, somme toute, peut s'avérer fort - for - utile. Elles sont de plus toutes deux, semble-t-il, à refaire, que vous parliez argot ou non. Et à cet égard, ponctuellement ou durablement, tous les poteaux sont bienvenus. Même ceux qui tiennent les bureaux. Merci donc et à bientôt peut-être, c'est sincèrement là mon vœu le plus cordial et chaleureux."
Bien sûr, la provocation, si c'est cela qu'on y sent, n'est pas complète - faut-il seulement qu'elle le soit-, si l'on omet son titre : "Et mon gourou, Toutou.". Ou peut-être faudrait-il la formuler en s'inclinant totalement et sincèrement devant le talent, avec l'espoir que ce for là soit partagé : "Le talent aussi, comme la république, est pour nous chose commune." Moins que le gâchis, cependant.
  
Ainsi, après cette juxtaposition et pour en revenir à la philosophie des choses, à vrai dire belle saloperie à maille et à rubans,  peut-être que ceux qui sentiraient dans la Nature - ou même allons-y gaiement, à peine au delà de l'impératif catégorique et de l'éternel retour -, dans « l'Oeuvre de dieu » une forme de commandement, qui saisiraient le détail qui rend à l'Homme sa responsabilité face à « Son » devenir, voire « Leur », à Lui et à la Nature, et, allons-y toujours gaiement  « Leurs » « mission(s) », ceux-là  alors réuniraient, toujours peut-être et au moins en leurs seins, les deux compères allemands. Il est bien entendu question là d'amitié virile. La seule qui n'exclue ni le travail, ni la révolte.
C'est d'ailleurs sans doute Marx, en suivant, qu'ils iraient bousculer, ou davantage. Et peut-être que Jaurès et Camus ne se tiendraient pas de se joindre à eux. Peut-être même qu'un jour, par le jeu logique des causes des conséquences et des alliances, "la marge envahira la page". Et ce pas qu'à moitié. Notre travail serait alors, veuillez s'il-vous-plait une fois de plus excuser l'apparence d'un jeu de mot, de rendre à ce qui adviendra alors nécessairement, à cette conséquence naturelle une forme qui en fera le fond, la plus conséquente, mais acceptable, que nous le pourrons.
Aujourd'hui, c'est donc plus simplement, même si pas encore assez, cela que je pense :
"Ne cherchez plus ailleurs que dans l'organisation que vous nous imposez, et que à tort, par dénuement ou par lâcheté nous acceptons, car qui d'entre-vous oserait me dire qu'elle ne vous assure un certain confort - besoin que je serais souvent tout prêt à comprendre, sinon à juger pardonnable - ne cherchez plus ailleurs, dans notre intérêt à tous, les causes de mon morcellement. N'oubliez jamais que parfois la folie est disciplinée. Elle devient même parfois discipline. N'oubliez pas non plus, et ni plus ni moins, que l'amour est folie. N'oubliez pas davantage que je ne suis qu'un exemple. Et n'oubliez pas le votre.""

Car si l'oubli est musique, toutes ne sont pas douces, et car, de l'un à l'autre cher guillemet, réaliste et romantique, certaines révérences ont l'acuité et la fraicheur du sabre qui sort rarement sans faute ; so, so sorry i had to take a bow, choisis ton camp Camarade et corrige les miennes ou je t'en décoche une, qui est là depuis des, une qui manque d'air.