jeudi 19 novembre 2020

Printemps 2008

Je n'ai qu'une idée. Qu'on ne me traite pas d'idéaliste, elle n'est là que pour me résoudre. Qu'on ne me traite pas d'utopiste, elle n'est à mon sens, je me répète, pour moi, que à la fois ce vers quoi nous allons et ce vers quoi nous devons aller. Notre risque. Ce qui est, pour moi, notre risque. Pas le plus grand, il y a bien davantage de chances qu'un virus nous fasse la peau, encore peut être bien davantage que la majorité se brûle au feu nucléaire, laissant aux survivants la possibilité d'en apprécier la rigueur de l'hiver, je sais, c'est alambiqué, biquette, et assurément encore bien davantage de constater ensemble ce que c'est qu'un équilibre instable, en même temps que de bien ressentir ce que l'écologie à de global. Je veux dire que à tester la résilience, on finit dans la rupture, que le pouvoir tampon de la nature au fait qu'on s'en tamponne a ses limites. Donc et bref, que nous allons tous mourir d'orgueil et de bêtise. Rien de nouveau. Seulement l'humble hédonisme ne suffit pas. Il y a l'espace, qui est une mer derrière le ciel. Et l'île c'est nous. L'île de Pâques, ok ok. Tout ça pour dire, la possibilité d'un risque étranger, une météorite par exemple, comme celle qui a pulvérisé ou gelé les testicules de mes amis les dinosaures, enfin presque tous, est à mon sens la seule a justifier l'homme, -vous me pardonnerez le gras, l'italique, l'italien et la biquette- martyrs et criminels compris. Progrès, science, humanisme, religion, tout quoi. Il me semble que l'histoire s'y retrouve, dans son enfance et ses crises adolescentes, que les désirs de conquêtes y trouvent un purgatoire correct, et les angoisses de nos propres fins une projection raisonnable. De quoi même réconcilier les défenseuses de la vie et les abrutis héroïques. Bien sûr, on peut arguer qu'on peut aller plus loin. Qu'un cataclysme peut être salutaire, que si on vaut mieux que les dinosaures, on vaut moins que ce qui viendra, que c'est un raisonnement d'infime insecte au regard de l'age de l'univers, autrement dit que Dieu se fâchera très fort qu'on lui tchourre son glaive de justice, ou, à mon sens plus pertinent, que c'est un pont trop loin vu l'état actuel des choses, géopolitiques et climatologiques, et qu'il faut d'urgence, et bien paradoxalement, se sortir cette idée de la tête. Oué. Ben c'est ma limite. Et puis c'est trop tard. Haha.

Voilà, inscrire sa vie dans ce but là, ce tube comme disent les anglais, ça c'est du boulot. Et tout le monde bosse à ça, du chercheur en ogm au balayeur malien, en passant par le directeur de cabinet de la maison blanche, et le taliban refoulé. Le tout est d'en prendre conscience. Ce que nous devons également aux autres.

Pas d'autre choix qu'une république impériale globale, où l'on ne sache pas qui au juste est l'empereur, nous y compris, sans autres frontière que l'écorce et le ciel -tiens, ça serait marrant qu'entre les énergies fossiles ou de fission et la maîtrise de la fusion, on utilise un brin à grande échelle la géothermie, qui sait, ça sauverait ptet même Los Angeles- systémique à souhait, naturelle, humaine, nietzschéo marxiste, grécochretienne, boudhoconfucéenne, artiste et martiale, spirituelle et décomplexée, sainte libertine, nos trucs habituels.

Et ce juste au cas où nous soyons les seuls, présents et à venir, malhabiles porteurs de conscience, protecteurs de la vie, aptes à déceler l'espoir constructif au coeur du désespoir. C'est au silence glacial du néant qu'il faut croire. C'est au moins pour faire rire les dieux, nous leur devons bien ça. C'est ce que Dieu, seul ou en couple, s'il nous aime, voudrait. Il nous voudrait athées. Après nous, le silence glacial du néant.
26.02.2008

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